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Thèse de Doctorat (Ph.D)

Résistance et sensibilité à la deltaméthrine chez la drosophile, Drosophila melanogaster : Étude comportementale, génétique et électrophysiologique


Résumé : Trois souches de drosophiles différant pour leur sensibilité à la deltaméthrine ont été sélectionnées au laboratoire de Phytopharmacie de l'Institut National de la recherche Agronomique depuis plus de 10 ans : une souche résistante (SR) et deux souches sensibles (HS1 et HS2). Les coefficients de résistance (mesurés par contact topique) de la souche SR par rapport aux souches d'origine (SS), HS1 et HS2 sont respectivement de 12, 30 et de 180. La souche SR est aussi résistante à d'autres pyréthrinoïdes et au DDT.

Des enregistrements de l'activité nerveuse ont été effectués in-vivo entre deux électrodes extracellulaires : une électrode de référence insérée dans l'abdomen, et une électrode insérée dans la partie-antérieure du thorax à proximité des muscles du cou et du vol. Dans les souches sensibles et d'origine, la deltaméthrine induit, après un temps de latence, une activité électrique constituée de petits potentiels d'action mono- et biphasiques rapides et de courants de jonction excitateurs monophasiques plus lents et de plus grande amplitude. L'augmentation de l'activité nerveuse puis son inhibition aux fortes doses, correspondent selon toute vraisemblance à une dépolarisation membranaire liée à l'ouverture de canaux sodiques. La résistance se traduit par une augmentation significative du délai et des doses nécessaires pour induire l'effet excitateur, et par une absence des grands courants de jonction. Malgré l'implication probable de facteurs métaboliques, ces résultats suggèrent que la résistance est liée à une diminution importante de la sensibilité du système nerveux à la deltaméthrine.

L'étude de la sensibilité des souches construites par transfert de chromosomes entre les souches HS1 et SR indique que deux chromosomes sont impliqués dans la résistance (chromosomes I et II). Des expériences complémentaires réalisées sur les mutants paralytiques nap (ts) et para (ts-1) suggèrent que ces gènes du canal sodique ne sont probablement pas impliqués dans la résistance ou la sensibilité des souches sélectionnées. Les expériences de liaison de la saxitoxine tritiée aux canaux sodiques des membranes nerveuses de têtes de Drosophiles des souches HS1 et SR ne montrent aucune différence dans la densité des canaux sodiques entre les deux souches, mais révèlent une légère réduction (d'un facteur 2) de l'affinité du site saxitoxine dans les drosophiles résistantes SR.

Mots clés : Drosophile, pyréthrinoïdes, résistance, système nerveux, électrophysiologie, génétique, canal sodique



Source : Institut national polytechnique de Toulouse, 1993, No 93INPT0018 [246 p., Bibilio.: 198 réf.]

Référence : INIST-CNRS, Cote INIST : T 89042